Hommage à Omar Amiralay

Omar Amiralay, une des grandes figures du cinéma arabe est décédé d'une crise cardiaque en février 2011 à l'âge de 67 ans. Avec cette disparition,le monde du cinéma et le monde arabe perdent un très grand cinéaste et un homme d'un courage exceptionnel.

« Amiralay est mort au moment où nous avions le plus besoin de sa voix pour la liberté en Syrie », a déclaré un de ses amis.

Une semaine avant sa mort, il avait signé une déclaration de soutien aux manifestations anti-gouvernementales en Egypte et en Tunisie. Il n'aura pas eu le bonheur de vivre le Printemps Arabe.

Né à Damas, d'origine arabo-turque, il avait étudié à Paris, où certains d'entre nous avions eu le bonheur de le connaître. C'était un homme d'une très grande intelligence d'une force de persuasion calme et déterminée.

Amiralay a  longtemps dénoncé la politique sociale et économique  de son pays, qui n'avait cessé de se dégrader depuis l'arrivée au pouvoir du Baas.Il avait été convoqué  par les Services Secrets, accusé d'avoir appelé à manifester et à réclamer des réformes politiques et des libertés pour son pays.

 Il s'était acquis une renommée internationale avec Déluge au pays du Baas  (2003) ce qui lui valut l'interdiction de la majorité de ses films en Syrie. Le film montre le fonctionnement d'un système où la langue de bois  idéologique accompagne le citoyen dès son plus jeune âge et ce jusqu'à l'âge adulte.  En 2000, Omar Amiralay consacre un film à l'ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri,  L'homme aux semelles d'or (2000), assassiné  dans un attentat à Beyrouth en 2005. Il a aussi tourné  Par un jour de Violence ordinaire, Mon ami Michel Seurat (1996), portrait de l'ancien otage français au Liban et L'ennemi intime (1985) sur les attentats  de 1965 à Paris. Parmi ses longs métrages notons également  Vie quotidienne dans un village syrien (1974).

« Je vis dans un pays  qui marche fermement vers sa propre fin après avoir été  trahi par ses gouvernements, déserté par son intelligence et abandonné par ses intellectuels », avait il déclaré.

Le présent Syrie ne lui donne hélas pas tort. Mais le monde arabe bouge et l'avenir pourrait contredire Amiralay. Nous sommes tristes de ne plus l'avoir parmi nous, il aurait été fier de cette jeunesse arabe qu'il a tellement soutenue et qui est aujourd'hui, l'avenir de ce monde arabe pour lequel il s'est tellement battu.
                                   
 

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